5.2 - METHODE - Bases de Données - Eléments clés et capitalisation des données
Réglementation – Gestion de base de données
✔ En fonction du type de site sur lequel l’on se trouve (notamment Natura 2000), il est nécessaire de se conformer aux cahiers des charges régionaux et/ou nationaux afin de se plier aux exigences des services de l’Etat qui doivent rendre compte aux échelles « supérieures », des politiques de biodiversité mises en place au niveau local.
✔ Directive européenne 2007/2/CE du 14 mars 2007, INSPIRE (Infrastructure d’information spatiale pour la communauté européenne), fait obligation aux Etats-membres de rendre publiques, certaines informations géolocalisées, dont les données de biodiversité.
N.B. : L’adhésion au SINP permet de remplir les obligations INSPIRE pour les adhérents considérés comme autorité publique.
Facteurs clés de réussite – Gestion de base de données
✔ Il est primordial de partir des besoins en termes d’exploitation et d’analyse des données, afin d’identifier les outils appropriés et les plus pertinents pour répondre à ces objectifs d’exploitations.
✔ Afin de faciliter le rapportage, mutualiser et capitaliser les données, il peut être intéressant de partir des arborescences et/ou champs des cahiers des charges régionaux ou nationaux déjà existants, qui favorisent l’articulation rapide avec ces bases de données.
Des outils et des hommes
SERENA, (Système de gestion et d’Echange de données des REseaux d’espaces NAturels) a été conçu par RNF pour répondre aux besoins des gestionnaires en matière de stockage à long terme de tout type de donnée naturaliste (faune, flore, habitats, fossiles, minéraux et tout autre objet digne d’intérêt), quelque soit le mode ou l’échelle de recueil de la donnée. Ce logiciel est un outil précieux pour la partie descriptive et l’évaluation du plan de gestion :
- saisie des données relatives aux suivis scientifiques mis en place pour évaluer la gestion,
- sortie des observations réalisées sur une période ou pour un protocole donné,
- évaluation du patrimoine grâce à une liste complète et validée des taxons de références (avec les synonymes), comprenant les statuts de protection,
- réalisation de cartes utilisables dans le plan de gestion (observations géoréférencées),
- listing et coordonnées de toutes personnes ressources sur la réserve (scientifiques, naturalistes, organismes participants aux inventaires…),
- liens multiples avec des fichiers informatiques contenus sur l’ordinateur (photos, par exemple).
Objectif : Appréhender la logique à adopter en termes de gestion de bases de données, la rigueur nécessaire, les outils disponibles, etc.
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Qu’est-ce qu’une base de données ?
Elle peut être définie comme un ensemble structuré d’informations organisées de manière à ce qu’elles puissent être consultées, rangées, modifiées, de façon la plus simple et la plus rapide possible et ceci par plusieurs utilisateurs différents. Il existe différents types de bases de données dépendant des informations que l’on cherche à organiser.
Pourquoi mettre en place une base de données ? Quels peuvent être ses intérêts ?
Une base de données permet de classer de manière intelligente des quantités importantes de données. Sans une méthode de classification claire et efficace, retrouver des données ou les analyser relève d’un véritable parcours du combattant. Une base de données (BDD) conçue et gérée rigoureusement permet :
- au gestionnaire :
- de faciliter le rapportage auprès des instances de validation, collectivités, services de l’Etat, Financeurs…
- centraliser, stocker et valoriser les informations relatives au patrimoine naturel géré ;
- Faciliter la mise en œuvre et le suivi des opérations de gestion/conservation ;
- Faciliter la continuité de la gestion : la « mémoire du site » (i.e. conditions dans lesquelles le plan de gestion a été réalisé, selon quelles méthodes et protocoles, par qui, etc.), se doit d’être structurée et accessible (contrairement aux carnets de terrain et ou à la mémoire de chacun) ;
- …
- aux collectivités, services de l’Etat, Financeurs… :
- de pouvoir colliger l’ensemble des données sur la biodiversité de leur territoire afin d’avoir un portrait en temps réel de sa richesse écologique, géologique…
- de disposer de données fiables, bien que souvent partielle, permettant d’instruire en toute connaissance de cause des dossiers ;
- de voir un premier résultat de son investissement financier dans un projet ;
- …
- aux instances de validation de mesurer le travail réalisé et l’effort fourni par le gestionnaire ou son prestataire ;
- de disposer d’un outil de localisation des enjeux qui permettra de délimiter des unités de gestion sur le territoire, ce qui facilitera ou motivera une prise de décision sur la gestion à mettre en œuvre ;
- de démontrer l’efficacité, ou non, d’une action de gestion ;
- …
Il est préconisé de se référer aux cahiers des charges régionaux ou nationaux existants en terme de base de données (indispensable dans certains cas) afin de faciliter la mutualisation et la bancarisation des données, de mettre à disposition de la communauté scientifique d’importants jeux de données homogènes respectant les même protocoles en vue de tests statistiques, etc. Il est bien entendu possible d’ajouter des rubriques, jugées utiles par le gestionnaire, aux champs déjà proposés dans les bases de données de référence ; ce qui permet d’éviter de refondre les formes lors du rapportage (en comparaison avec la constitution d’une base de données totalement différente).
Quel(s) outil(s) de gestion de données utiliser en fonction de ses besoins ?
Des outils et des hommes Certains outils sont mis à disposition des gestionnaires afin de construire leur BDD, ou utiliser des BDD existantes en communiquant la structure, les métadonnées, les référentiels, les modalités de remplissage, etc. tels que : - RhoMéo : Base de données pour la gestion des zones humides mettant à disposition des structures de BDD (vierges d'observations brutes), mais contenant tous les référentiels produits dans le cadre du projet RhoMéO sous la forme d'un script d'installation, associée à leur fonctionnement. - CardObs : développé par le MNHN, CardObs est un outil de gestion en ligne de données naturalistes et d'informations associées (localisation, observation, dates,...) permettant leur bancarisation et leur valorisation. Disponible depuis 2007, il permet de saisir des données sur la faune, la flore et la fonge. Il est optimisé pour la France métropolitaine et l'Outre-mer. - OGAM permettra en 2015 la saisie de données d’observations naturalistes pour toute structure adhérente au SINP |
Des documents internes aux structures gestionnaires ou à leurs réseaux ont été également élaborés tels que : - Application de gestion des ENS (EDEN 62) : logiciel/interface permettant la gestion des inventaires sur les ENS du Nord Pas de Calais, la gestion des plans de gestion (renseigner les OLT, OO, et actions en découlant etc.), et le suivi des opérations.
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Le tableau ci-dessous présente quelques pistes d’outils de gestion de base de données au regard des différents besoins que le gestionnaire peut rencontrer concernant les données qu’il veut récolter.
Objectifs d'exploitation | Types d'outils | Exemples |
Suivi des populations, données naturalistes |
- tableurs/Systèmes d’Information Géographique (SIG)/logiciels |
OGAM du SINP SERENA (RNF) CardObs (MNHN) Logiciel EDEN 62 Atlas régionaux BDN du Département 35 |
Suivi de la mise en œuvre des opérations |
- SIG pour avoir une visualisation spatiale de la mise en œuvre |
Logiciel EDEN 62 ARENA (RNF) … |
Suivi administratif | - Tableurs - Logiciels |
ARENA … |
Suivi des données paysages | - SIG - Tableurs |
OGAM du SINP … |
Les métadonnées : l’empreinte digitale nécessaire pour contextualiser les données et leur donner sens
« Les métadonnées sont « les données sur les données », elles permettent de fournir diverses informations sur la donnée elle-même. Elles répondent aux questions qui, quand, quoi, où, comment et pourquoi. Elles facilitent la consultation des données et permettent une compréhension plus rapide de celles-ci. » (Source : DREAL LR, 2012).
Souvent délaissées, les métadonnées sont pourtant primordiales à renseigner, et ce rigoureusement, afin de pouvoir s’y référer au besoin (lorsqu’il y a par exemple une nécessité de contacter l’observateur pour vérifier certaines informations – e.g. lieux et conditions d’observation, doute sur la donnée, besoin de retrouver l’observateur pour avoir des précisions sur les conditions d’observation ou la fiabilité de la donnée, acquérir des compléments ou pour des raisons scientifiques : études sur le biais d’observateur etc.). Elles présentent par ailleurs un rôle de « catalogage » des données afin de faciliter les recherches par critères.
Au-delà des métadonnées, il est préconisé également de réaliser une notice d’accompagnement des données en expliquant l’objectif d’exploitation, leur contexte d’utilisation, la justification… dans un but de continuité de gestion, de traçabilité et de suivi, et ainsi, d’évaluation.
Conservatoire des Sites Alsaciens, 2014. Formulaire GESIPLAN. Retour d’expériences sur l’élaboration et la mise en œuvre des plans de gestion – intervention de G. GRANDET, 27/3/2014. Forum des gestionnaires ATEN Paris. Département 35, SEN – Outil de connaissance du patrimoine d’Ille-et-Vilaine. EDEN 62. Notice d’utilisation – Application de gestion des ENS. Système d’Informations Géographiques. Triplet P., 2009. Manuel de gestion des aires protégées d’Afrique francophone. Site d’information SINP : www.naturefrance.fr |