8.8 - L’observatoire scientifique du patrimoine naturel de la RNN des Sept-Iles



Expérimenté par :

Ligue pour la Protection des Oiseaux en collaboration avec une quinzaine de laboratoires de recherche

Pour aller plus loin...

- Plan de gestion 2014-2024 (bientôt en ligne)

- Bibliographie liens gestionnaires et chercheurs (possible de mettre quelques articles scientifiques de rang international démontrant les collaborations)

 

Contact : Pascal Provost, Conservateur
Réserve Naturelle Nationale des Sept-Iles – Ligue pour la Protection des Oiseaux
Station LPO
22560 Pleumeur-Bodou

LPO

mise à jour: 04/05/2015


Sujets traités/De quoi s'agit-il ? Cocher les cases concernées

☑ Evaluation

☐ Protection

☐ Réglementation

☐ Gouvernance

☐ SIG

☑ Bases de données

☐ Animation

☐ Autres approches d'élaboration du PG

☐ Milieux concerné(s) (le cas échéant) : /

☐ Diagnostic

☑ Etat de conservation, hiérarchisation des enjeux

☑ Programme opérationnel

☐ Responsabilité

☑ Suivis

☐ Gestion

☐ Communication/sensibilisation

☑ Recherche

☑ Milieu marin

 

 

Contexte et historique de la démarche

Depuis plusieurs décennies, les naturalistes et chercheurs se sont intéressés à l’archipel des Sept-Iles pour son patrimoine naturel (enjeux forts sur les oiseaux marins, le phoque gris, le milieu marin…) et sa forte naturalité. Dès la fin des années 90, François Siorat, premier conservateur a commencé à bâtir un réseau de suivi autour des sciences naturelles, ceci au démarrage du premier plan de gestion.

Avec le troisième plan de gestion 2014-2024, nous avons consolidé les suivis à long terme et voulu développer les liens avec de nouvelles thématiques de recherche, notamment pour comprendre les liens terre-mer via une approche sur la fonctionnalité des espèces prédatrices (oiseaux et mammifères marins). L’observatoire est inscrit dans le plan de gestion de la réserve.

 

Constats partagés

  • Besoin de connaissance pour mieux conserver.
     
  • Un gestionnaire seul est souvent démuni et insuffisamment compétent pour développer et assurer tous les suivis scientifique.
     
  • Besoin de compiler l’information pour comprendre le fonctionnement global de son aire protégée.

Problématiques/enjeux

  • Patrimoine exceptionnel en raison de la qualité des habitats, des îles exemptes de prédateurs, une longue préservation (1912 création de la réserve, 1976 classement en RNN).
     
  • Archipel avec une forte naturalité (faible pression anthropique).

Objectifs

  • Acquisition de connaissance pour évaluer l’état de conservation des habitats et des espèces et rappeler les enjeux de conservation.
     
  • Faire de la réserve un territoire sentinelle des changements globaux.
     
  • Faire mieux admettre le rôle de la réserve dans la conservation de la biodiversité, capitaliser le savoir, le combiner, le structurer et le transmettre.
     
  • Mieux évaluer les enjeux de conservation.
     
  • Sortir des actions courantes dévolues à son aire protégée pour mieux comprendre les enjeux de conservation à long terme à une échelle biologique cohérente.

Gouvernance

Animation

La LPO en tant que gestionnaire sous couvert du Conseil Scientifique de la réserve et avec l’accord du comité consultatif qui valide les actions.

Partenaires du programme

PARTENAIRES TECHNIQUES PARTENAIRES FINANCIERS

Plus de 15 collaborateurs scientifiques :

  • Laboratoires et organismes de recherche, Universités, experts naturalistes, autres gestionnaires : sciences naturelles marines et terrestres, sciences humaines
  • Institut de géoarchitecture / UBO
  • Lemar / IUEM / UBO
  • BioGEMME / UBO
    INRA, UMR 985 INRA / Agrocampus Ouest
  • MNHN Concarneau
  • Ifremer
  • Océanopolis
  • SHOM, CEVA, AAMP, autres gestionnaires, ONCFS, GRETIA
  • Université de Rennes
  • Université de La Rochelle
  • CNRS de Chizé
  • CEFE-CNRS
  • CRESCO-Dinard
  • BRGM, SGMB
  • GEOMER LETG, IUEM

 

  • Fonds européens (Life, Suivis DCE/Rebent…)
  • Fonds des laboratoires de recherche
  • Financement public
  • Dotation courante de l’Etat

Description détaillée

L’Observatoire s’est construit au fil des décennies.

La RNN des Sept-Iles est située à proximité du pôle d’excellence pour le milieu marin et littoral (UBO / IUEM).

Les domaines de recherche concernent essentiellement la biologie de la conservation. Si la réserve est force de proposition dans la mise en place de suivis, l’acquisition des données comme leurs analyses et leurs valorisations se font en collaboration avec les experts et chercheurs. Parfois, elle s’inscrit dans des réseaux de suivis et aide au développement de suivis d’indicateurs « étagères ».

Les protocoles de suivis sont le plus souvent élaborés à une échelle plus large que la réserve afin de rendre comparables les suivis (protocoles ornithos du GISOM, suivis des algues intertidales et subtidales dans le cadre de la DCE/Rebent…).

En parallèle des programmes co-construits avec les spécialistes, nous proposons des liens vers le citoyens en animant quelques sciences participatives. Cela permet de compléter les connaissances et d’associer les citoyens à la démarche d’acquisition de connaissances au sein de la réserve et sur son pourtour marin. Les citoyens du territoire ont exprimé leur besoin de connaissances et leur volonté d’apporter leur contribution. Chaque année, la réserve participe aux fêtes de la science.

Le rendu de l’observatoire peut se faire via le tableau de bord des amp ou une autre forme, documents en lignes ou conférences annelles. Les éléments de l’observatoire concourent aussi à alimenter l’observatoire régional du patrimoine naturel porté par le GIP Bretagne-Environnement.

Intérêts

  • L’observatoire permet d’apporter des éléments scientifiques et objectifs à transmettre aux membres du comité consultatif de la réserve et aux citoyens pour mieux faire accepter la réserve et la comprendre (réappropriation de la réserve et de son patrimoine).
     
  • L’observatoire pourra argumenter dans le sens d’une création d’une plus vaste aire marine, si le besoin s’en fait ressentir et en mettant sur la balance les menaces (exemple rôle d’expert par rapport à l’extraction des sables en baie de Lannion non loin de la réserve avec de possibles effets indirects), les liens positifs ou négatifs entre usages et patrimoine naturel.
     
  • Si la réserve à une renommée nationale et internationale, son implication dans le domaine de la recherche fait aussi écho au territoire de haute technologie dans lequel elle s’inscrit et apporte une forme de reconnaissance aux personnes investies dans la vie de la réserve et peut être un argument touristique.
     
  • L’observatoire permet de s’inscrire dans un processus d’évaluation de l’état de conservation du patrimoine et peut concourir au développement du tableau de bord des aires marines.
     
  • Etablir des liens entre disciplines scientifiques et contribuer à la construction de modèle en écologie. Le contenu permet aux membres du CCG et aux partenaires de comprendre en un clin d’œil la RN, sa responsabilité, les choix de gestion.

Facteurs de réussite

  • Enjeux forts de l’aire marine, l’acquisition de connaissance doit s’inscrire dans les priorités du plan de gestion pour construire et développer un observatoire.
     
  • Sensibilité du conservateur de la réserve à la recherche et capacité à convaincre de l’intérêt de la place de la recherche dans la conservation du patrimoine (i-e pour débloquer des fonds).
     
  • Proximité de la réserve avec les laboratoires de recherche (pôle d’excellence dans le domaine marin).
     
  • Le développement de la science passe par une volonté politique et des institutions, d’où l’intérêt de transmettre et trouver des liens avec les citoyens (développer des outils comme des bases de données ou le tableau de bord pour digérer et porter à connaissance le savoir).
     
  • Les sciences humaines ne doivent pas être dissociées ou oubliées dans un observatoire scientifique qui regroupe différents domaines des sciences naturelles. Ainsi, une approche sociologique sur la perception de la réserve dans son territoire ou le développement d’un observatoire des activités humaines apparaît primordiale.

Evaluation et suivi

  • Les actions de l’observatoire sont inscrites dans le plan de gestion à 10 ans aux Sept-iles (même celles qui relèvent des suivis externalisés) et sont donc suivies annuellement ou de manière périodique en tenant compte aussi de leur priorité (rapportage annuel au sein du comité consultatif de la réserve).
     
  • Les suivis et l’évaluation se fait en lien avec les experts et chercheurs et en lien avec les membres du conseil scientifique de la réserve.
     
  • Les actions sont évaluées dans le cadre de l’évaluation du plan de gestion (à 5 ans pour être conforme au code de l’environnement).
     
  • Le tableau de bord des AMP peut être une forme pour évaluer l’observatoire et ses actions.

Coûts et financements

PROJET COÛT FINANCEURS HAUTEUR DU FINANCEMENT
   
  • Etat,
  • Europe,
  • Régions,
  • Agences de l'eau
  • X%
  • X%...
  • X%...
  • X%...


Bilan 

POINTS FORTS LIMITES

✔ Les espaces naturels sont des sites où peuvent être assurés les suivis à long terme et peuvent être des sites sentinelles pour évaluer les changements globaux et les relations entre activités humaines et patrimoine naturel. L’observatoire agit comme un puzzle, en réunissant tous les suivis (les pièces), on peut mieux agir en faveur de la conservation des espèces et habitats.

✔ L’ADN de l’observatoire (les suivis) peut être comparé à d’autres observatoires (sur les référentiels communs).

✔ Crédibilité de la mise en réserve, permet d’objectiver les actions du plan de gestion

✔ Permet d’évaluer et anticiper des menaces et argumenter en faveur d’une extension d’une aire protégée.

x Importants moyens financiers, parfois suivis chronophages (données robustes demandes des protocoles robustes et standardisés)

x Le choix des suivis se fait en synergie avec les experts et chercheurs. L’interprétation des données demande de longues séries de données et une prise de recul suffisante. Il faut toujours réévaluer la pertinence et l’efficience des protocoles de suivis et s’informer de ce qui se fait ailleurs.

x On ne peut pas tout faire dire grâce à un observatoire scientifique. Les connaissances peuvent expliquer qu’une partie de la conservation des espèces et habitats.

x L’observatoire scientifique doit développer un langage accessible et commun pour les membres du comité consultatif et les citoyens du territoire.


Perspectives

  • Consolider les actions de l’observatoire.
     
  • Développer des liens avec la zone natura 2000 côte de granit rose et inscrire certaines actions au sein de l’observatoire.
     
  • Travailler sur l’articulation de l’observatoire avec d’autres observatoires et réseaux de suivis à différentes échelles.
     
  • Chercher les outils de communication les plus adéquats pour transmettre les connaissances et réévaluer les actions de l’observatoire (conférence, séminaire, documents…).
     
  • Trouver des moyens financiers pérennes pour garantir le financement des actions (fondations, mécénats, collectivités).